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Petits et grands bonheurs d'une maman avec un handicap visuel
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19 mai 2014

Double torture

Mesdames,

 

Vous reconnaîtrez qu’une séance d’arrachage de poils chez l’esthéticienne est loin d’être une partie de plaisir !

 

Je n’ai rien contre les coiffeuses et les esthéticiennes…Si l’une d’entre vous exerce ce métier, ne prenez pas mes propos contre vous !

 

Tout comme moi, vous avez dû constater, chères lectrices, chers lecteurs, que les coiffeuses et les esthéticiennes aiment bien papoter.

 

Cette fois-ci, je suis tombée sur une nouvelle employée, une jeune esthéticienne.

 

Comme dans beaucop de cas, lors de la première rencontre, le handicap impressionne mes interlocuteurs !

 

 Pendant que l’arrachage de poils torturait mon corps, l’esthéticienne fut fort intéressée de faire ma connaissance et m’assaillit de questions sur ma vie.

 

Parfois, le ton et la manière de parler des personnes m’agacent. C’était le cas de cette esthéticienne qui m’opressait avec ses questions. Se comporteraient-elles ainsi avec une personne valide ? Je définirai cela de curiosité déplacée, malsaine ; de me tomber dessus et d’aligner les questions…

 

Ce qui fut pénible est que je suis ressortie le moral dans les chaussettes. J’avais le sentiment qu’elle me prenait pour une bête de cirque ou un extra-terrestre.

 

Je vous fais partager un échantillon de mon interrogatoire de torture de ce jour là :

-          « vous vivez seule »,

-          « votre enfant est aveugle aussi ? «- « ça doit être dur d’élever un enfant quand on ne voit pas 

-          - heureusement que vous avez un enfant. Cela doit vous remonter le moral »

-          « Les aveugles travaillent ? »

 

Et ausssi… :

-          « c’est la pire des choses que de ne pas voir »,

-          « je ne m’imagine pas sans voir un jour »

 

Finalement, je me rends compte que les personnes ont de nombreux préjugés et une méconnaissance du handicap. Non, mon enfant est ni un chien-guide ni un psychotrope pour me sortir du noir. Oui, cela existe des enfants de parents handicapés, qui sont épanouis et heureux !

 

Non, je ne demande pas la pitié des autes ; la compassion, oui.

Je rêve d’êtres qui m’acceuilleraient comme tout être, en prenant compte de ma singularité, en admirant mon potentiel, en louant les richesses de notre monde, en m’aidant sur le chemin du mieux être, pour que je réussisse à combattre , chaque jour, les limites du handicap.

 

Saint Augustin disait : « l’habitude est une seconde nature. »

Je songe presque à dire le handicap est ma seconde nature.

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